Dans notre dernière tournée dans la RNC avant que l’hivernage ne s’installe, nous ne pouvions pas ne pas venir à Didé voir comment Fofana et les premiers éleveurs de pintades se débrouillaient. Chacun avait reçu à crédit 1 mâle et 2 femelles en âge de pondre. Depuis le mois de mai, les pintades devaient avoir pondu leurs premiers œufs… dont les premiers donnèrent 3 pintadeaux !
Une fois chez Fofana, ce dernier se hâta de nous les présenter. Chacun de nous se succéda pour les prendre, les photographier… de vrai petites stars ! Puis Fofana nous fit faire le tour de la maison, nous faisant traverser les chambres pour nous montrer ses 4 poules couveuses (ce sont les poules qui couvent les œufs de pintades) cachées sous les lits ou derrière les bagages. Dans l’enclos du poulailler, Fofana nous montra comment il avait aménagé les sites de pontes des pintades avec des ballots de paille et une sorte de tipi. Une trentaine d’œufs sous chaque abri, que Fofana prélevait régulièrement pour les donner aux poules.
Ce qui est sur, c’est que d’ici la fin de l’hivernage, les pintadeaux auront envahis les rues de Didé, et probablement celles des autres villages de la réserve. Car tous les autres candidats à l’élevage ont aujourd’hui construits les poulaillers et récupérés leurs pintades. Il leur reste cependant à trouver les poules couveuses, car la pseudo-peste aviaire a encore sévi cette année décimant pratiquement toutes les volailles dans certains villages avant que nous ne puissions les vacciner.
Notre passage à Didé fut aussi l’occasion de croiser Elsa, toujours à la recherche de ses gazelles à front roux. Cette fois-ci, Elsa s’improvisa vétérinaire en aidant Fofana à soigner son poulain préféré attaqué par une hyène la nuit dernière. Le pauvre était littéralement transpercé au niveau du cou et des fesses, on pouvait encore y voir les traces des énormes crocs de l’hyène… un spectacle difficile à voir. Heureusement, aucun organe vital n’était apparemment touché, restait à espérer qu’aucune septicémie ne se déclare.
Pour cette étape, Elsa était accompagnée de Mama, son amie de Koussan. Mama a qui je dois d’avoir récupéré ma précieuse pochette de travail, oubliée dans la maison du marabout. Sur le trajet du retour, en allant sur Koussan, je pensai subitement à ma pochette dans laquelle j’avais mis mon herbier et mes billets d’avion. Bocar sourit en disant que surement quelqu’un venait de toucher ma pochette : la croyance locale veut que si quelqu’un touche un objet oublié, le propriétaire s’en souvient aussitôt. De retour à Didé, je trouvai Mama m’apportant ma pochette et me disant : « je l’ai touchée et touchée pour que tu reviennes, tu m’as entendue ! »… Ah, l’Afrique et ses mystères…