Après une nuit enfermée dans le poulailler de Diappa, la petite trappe avant s’ouvrit. Un peu perplexe, les Limousines s’avancèrent doucement puis commencèrent à gratter le sol et picorer les insectes du mur. Tour à tour, les poules vinrent à l’entrée, mais n’osèrent pas dépasser le pas de la porte. Puis les jeunes coqs, plus hardis, longèrent le mur jusqu’à voir les immenses étendues de maïs entourant le poulailler. C’était donc ça le monde extérieur ?
Il est vrai qu’à 50 jours, nos poussins avaient bien grandi mais ils n’avaient jusqu’à présent jamais vu la lumière du soleil. Ils ne savaient pas encore à quoi ressemblait leur nouvelle terre d’accueil, loin de leur Limousin d’origine. Leur première vision fut donc la concession de Diappa à Seno Thiekoye, où nous avions construits deux mois plus tôt le fameux poulailler « multiplicateur » destiné à reproduire les individus de race limousine (voir le poulailler de Diappa).
Pour ce premier lot de 20 poules et 5 coqs, la vraie vie africaine allait commencer. Fini l’aliment préparé mis dans la mangeoire matin et soir, il faudrait vite composer avec les ressources locales. Pas un problème en soi pour ces poules fermières, qui commençaient déjà à se chamailler pour attraper une chenille de passage. Au bout de quelques heures, le groupe commença à s’éloigner de plus en plus du poulailler, tout en restant vigilant à chaque fois qu’une des poules locales de Diappa venait inspecter les nouvelles recrues.
Pendant ce temps, Diappa Diallo, Kemoko Cissokho et Bocar Ba observaient avec attention leur va-et-vient en même temps qu’ils suivaient les cours de Bocar et Mame Mor sur les soins à apporter aux poussins. Nous comptions effectivement sur ces 3 éleveurs pour constituer un noyau de reproducteurs de différentes races pures, dont la limousine, afin de fournir à tous les aviculteurs des sujets de qualité. Si Kemoko et Bocar n’était pas encore prêts à accueillir leur groupe, la vue des poussins de Diappa les motiva à poursuivre leur travail pour obtenir chacun leur lot. D’ici la fin de l’hivernage, le reste des poussins devrait donc être amené dans la RNC pour constituer les différents élevages multiplicateurs. Rendez-vous donc d’ici fin septembre pour la suite de l’histoire…
De gauche à droite : Kémoko, Bocar Sow, Diappa et sa fille, Mame Mor et Bocar Ba
Bocar Sow et son appareil photo numérique datant d'une autre époque... et marchant avec une disquette !