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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 15:24

IMGP1959

 

 

     Mes premiers contacts avec la réserve du Boundou, ou plutôt avec Claire, datent un peu puisque c’était en septembre 2008.

 

     Ayant fait un stage de plusieurs mois à Tambacounda en 2006, et revenue en 2008 au Sénégal pour y passer quelques jour de vacances, je fus mis au courant par un ami commun de l’existence d’une volontaire écologue qui devait mettre en place une réserve naturelle au fin fond de la région de Tamba… J’étais très curieuse de la rencontrer et de voir comment elle affrontait depuis un an déjà le climat de la zone pour réaliser un si ambitieux projet ! … Et je suis repartie conquise  après quelques heures d’échanges, en me disant « Waouh, cette fille là a vraiment du courage ! »

 

     J’étais loin de penser qu’un jour je reviendrais  sur le site de la réserve, mais voilà qu’en juillet 2009, alors que je travaille dans la région de St Louis sur un autre projet, on me propose une « mission élevage » mandatée par le Conseil Général de l’Isère dans le Boundou !

 

     Impatiente de voir à quoi la réserve ressemble et ce que Claire devient, me voilà de retour en direction de Tamba…

 

      Et nous voilà partis, un lundi d’octobre, Abdoulaye, Claire, notre chauffeur (qui se souviendra de cette épopée pour longtemps je pense !...) et moi pour la réserve du Boundou.

 

     Après quatre jours à sillonner la réserve, à interroger les éleveurs des villages de Talibadji, Koussan et Tomboura, à braver les moustiques et la panthère en passant la nuit à Anguili…, je peux dire que j’ai été surprise et impressionnée : par les richesses naturelles et culturelles que la réserve du Boundou recèle, par l’importance et la nécessité de faire quelque chose pour protéger ce patrimoine sans cesse menacé ; et par l’implication et les efforts menés par les différents acteurs pour mener à bien le projet.

 

     L’élevage dans la réserve fait bien sûr partie intégrante de la vie des villageois puisque c’est, avec l’agriculture, leur activité principale ; mais il concentre aussi à la fois intérêts et problématiques, que ce soit au niveau de la préservation des ressources, la gestion de la transhumance, et des différents  volets économiques qu’il pourrait apporter…

 

     … Dans tous les cas, je rejoindrai les impressions de Mathieu quand il dit que l’on a beau vivre au Sénégal, le pays recèle toujours des surprises et la réserve du Boundou en fait partie !

 

     Bon courage à Claire et toute l’équipe pour la suite du projet !

 

Copie de IMGP0698

 

 

 

Anne Duvergé

Volontaire de la Fédération des Alpages de l'Isère

Chargée de mission Saint-Louis / Matam

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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 16:06





   J'ai le grand honneur d'être maintenant intronisé dans le cercle des amis du Boundou... Après une petite (tout est relatif) escapade en moto depuis Fatick (340km), je débarque chez Claire à Tamba pendant les fêtes de la korité 2008.


    Après un léger soubresaut de réflexions à savoir quoi faire, on penche très rapidement pour aller faire un tour dans la réserve du Boundou...




   Déjà, arrivés en 7 places à Goudiry, on se sent loin de la dite "civilisation" de Dakar... surtout quand on regarde sur la carte...."ouah..quelle distance"!!


   A Goudiry, j'ai eu le plaisir de faire la connaissance de Madame ROYAL (pas du nom de ma Présidente de Région) mais bien d'origine chinoise....une petite 150cc comme on n'en voit très peu dans nos contrées. Ayant connu un peu de mal de cette dernière, c'est avec un grand étonnement qu'elle m'amène jusqu'à Koussan sans aucune embuche... Pas contre, Claire, il faudrait revoir du côté des amortos... et voir si le pot n'est pas percé car à la tournée de la poignée des gaz on se croit sur un CBR 1200!!

   En tout cas, connaissant plutôt la brousse sénégalaise du genre steppe et petite savane peu arborée, typique de la zone géographique du bassin arachidier, c'est dingue le fourrage qu'il y a Koussan ! D'énormes possibilités d'exploitations du fourrage sont à envisager pour soulager les éleveurs peuls avec leurs gigantesques troupeaux pendant la saison séche.

   Que de bois, que d'oiseaux, que de végétations... à Koussan. Même si je suis au Sénégal depuis plus de 2 ans, je suis venu dans cette zone comme un gosse qui n'avait voyagé sauf devant les reportages d'Arte, le dimanche après-midi avec une tasse de café devant sa TV.

   En tout cas, pour être également un peu broussard sur les bords, je félicite et encourage Claire pour sa tenacité et surtout sa passion pour mettre sur pied une réserve naturelle communautaire digne de nom....avec ses villageois "au coeur" de leur réserve...

Merci Claire pour ton accueil et le partage de tes activités que tu as bien voulu me montrer... mais je reviendrais en saison sèche pour aller voir la Falémé...peut-être que d'ici là Ablaye aura trouvé un peu plus de métal précieux pour sa boutique-atelier!!!!



Photo : Matthieu tractant abdoulaye (en panne pour une fois!) avec la Royale








Matthieu Gloria
VSI à Fatick
Animateur du projet caprin

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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 13:46
 

Claire m'invite, comme elle invite le voyageur de passage, à laisser ses impressions sur son blog.


      K
oussan, Toumboura, Sansanding, Didé, Talibadji... petits villages de la brousse sénégalaise, vous ne nous avez pas laissés indifférents. Je veux vous le dire. A votre contact, vous nous rappelez la simplicité, la modestie, l'humilité. Vous nous rappelez nos devoirs essentiels et nous vous en sommes reconnaissants. Au beau milieu de cette nature qui cache sa complexité, sa richesse, sous le visage d'une terre résolument plate, nous nous retrouvons ensemble, riches de nos différences. Ce que nous vous amenons est parfois artificiel, futile (voir plus loin dans le texte), ce que vous nous amenez est essentiel, indispensable, profond.


     V
ous nous avez proposé de vous accompagner dans la création d'une réserve naturelle communautaire, une réserve naturelle dont l'objectif affiché est de ramener la grande faune dans cette zone où elle vivait en équilibre, il y a seulement quelques dizaines d'années.

     La transhumance, la chasse, les feux de brousse, le réchauffement climatique et la raréfaction de l'eau ont eu raison de cet équilibre. Sommes-nous capables, ensemble de le restaurer ? Sommes-nous capables, ensemble, d'en faire un véritable vecteur de développement local ? C'est le défi que nous nous lançons ensemble, défi difficile, défi un peu fou, défi enthousiasmant.

     Revenons à mon séjour et à l'importation de futilité. N'hésitez pas à rire, ce sera partagé. Du Conseil général de l'Isère que j'ai l'honneur de servir, j'avais ramené pour les écoles des petits cadeaux promotionnels (cartables, stylos, trousses, balles anti-stress, porte-clés...). Je n'évoquerai que très brièvement le porte-clés qui intègre un jeton de caddie de supermarché très utile en brousse, je vous le conseille, essayez-le. Plus utile encore, la balle anti-stress sensée calmer les instituteurs à bout de nerfs. Imaginez-nous (Claire et moi) expliquer, au beau milieu d'un village de brousse, entourés des instituteurs et des élèves, que cette balle a un pouvoir : elle donne une consigne nette, dès que l'instituteur s'en saisit, il faut que la classe tout entière se calme et fasse silence. Essayez, c'est l'adopter !

     Et qu'ai-je emprunté à ces communautés ? En vrac, je peux sans hésiter citer le calme, la sérénité, les vraies valeurs de l'accueil, les vraies valeurs de l'eau, l'importance des légumes, la simplicité au quotidien, la modestie, la solennité, les valeurs du rapport au temps, la nécessité, la solidarité, la grandeur...

On ne revient pas tout à fait le même d'une immersion, serait-elle très courte, dans le Boundou ! Merci au Boundou pour tout cela.

En un mot, osez le Boundou, ses villages et sa future réserve ! Imaginez-vous immergés dans ces paysages, imaginez-vous prendre le temps de discuter avec ses habitants. Le voyage sera riche.

     Je ne peux pas terminer ces quelques lignes sans évoquer Claire. Claire, tu mérites le respect. Ce travail que nous t'avons proposé, ce travail que tu as choisi, voulu, souhaité, ce travail d'anticipation et d'accompagnement de ce projet un peu fou, tu le réalises avec une telle implication, une telle imprégnation que l'on peut se demander si tu n'avais pas été faite pour lui.

Il faut impérativement associer à ce travail, Doudou Sow, chef de la division faune de l'IREF de Tambacounda et Aboulaye Kante, le guide très éclairé et très impliqué de l'équipe.

Merci à tous les habitants des villages de Koussan, Belly, Toumboura, Sansanding, Didé, Sadatou, Dougué, Goudiry, Sinthiou Fissa,...

Longue vie à la Réserve naturelle du Boundou et que la grande faune y revienne vite.

     J'ai d'ores et déjà la conviction profonde qu'il faut créer une association internationale des amis de la réserve du Boundou. Si vous êtes intéressé(e), faites le savoir à Claire et gardez le contact sur son blog, rempli d'informations intéressantes et fourmillant d'humour.

 A bientôt au Boundou. 

 Jean-Guy

Jean-Guy BAYON
Responsable du service environnement
Conseil Général de l'Isère


   
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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 10:25
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Un petit témoignage de mon séjour à Koussan :
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Notre groupe de 9 s’est scindé en 2 dès notre arrivée à Koussan : le groupe des malades et le groupe des rescapés…malheureusement je faisais partie du groupe des malades ! Mes impressions sur le village sont par conséquent très réduites. En effet, tout ce que j’ai eu l’occasion de voir c’est la terrasse de Claire…et ses toilettes ! Malgré tout, même si je ne comprenais pas toujours ce qui se passait à cause de ma fièvre, je garde plein de souvenirs… pas du village donc, mais de ses habitants ! 
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Nous sommes arrivées déjà malades et tout le monde s’est d’emblée occupé de nous : les enseignants en nous prêtant leurs propres matelas (ça je viens de l’apprendre je ne le savais même pas !), l’infirmier du village qui est venu nous ausculter et qui a été très attentif et à l’écoute, tous ceux qui prenaient de nos nouvelles, et bien sûr le chef du village qui a mis son 4X4 à notre disposition, ainsi que le chauffeur ! C’est pourquoi j’illustre mon discours par les photos de ce départ précipité à bord du 4X4 qui nous a menées tout droit jusqu’à la guérison ….
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Même si j’ai un petit pincement au ventre quand je pense à tout ce que j’ai manqué : l’accueil, l’école, le contact avec les habitants, la visite de la mare… la première chose que j’ai envie de dire aux Koussanais (je ne sais pas si ça se dit comme ça… !) c’est merci pour tout !
Merci à toi Claire pour ton hospitalité et ton aide, et bien sûr merci à Mamadou qui nous a accompagnées jusqu’à Goudiry lors de notre rapatriement d’urgence…
A charge de revanche…
Carole

Photo (de gauche à droite) : Marion, Carole, Eline
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2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 13:33
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     A
vant de vous livrer ma perception de votre projet suite à ce séjour de trois semaines parmi vous, qui m’a au combien ravie, je dois préciser que je n’avais jusque là jamais voyagé en Afrique. Tout a été nouveau pour moi. Le dépaysement était quotidien et je remercie ma fille de m’avoir fait découvrir ce bout du monde qui lui est si cher.
 
     Comment ne pas parler des moyens de transports ? Deux étapes précédant l’arrivée à Koussan : Tambacounda distante de 500 km de Dakar et Goudiry distante de 130 km de Tamba. Reste alors 40 km pour rejoindre Koussan. Ce n’est pas la distance qui compte mais le temps nécessaire pour la parcourir. Il est d’autant plus long que les taxis ne partent que lorsqu’ils sont complets. Il faut bien compter neuf heures de route jusqu'à Tamba, pendant lesquelles vous êtes recroquevillé à l’arrière d’un véhicule qui n’a de voiture que le nom. L’état de la route pour rejoindre Tamba est épouvantable et malgré l’adresse des chauffeurs pour éviter les trous, il est inévitable d’éclater un pneu. En témoignent les multiples débris de pneumatiques qui jalonnent la route. Un instant, je me suis crue dans le film « Rasta Rockett » au sein de l’équipe jamaïcaine de bobsleigh.
 
Les villes et les villages se succèdent. L’animation y est intense. Bêtes et gens foulent la terre battue jonchée de déchets en tout genre. Les sacs d’emballage en plastique envahissent tout. Que doit-on penser du progrès ? Les panneaux publicitaires d’Orange nous souhaitant bonne route à la sortie de chaque ville paraissent bien dérisoires !
 
Le climat bien sûr contribue au dépaysement. Il n’est plus besoin de se défendre contre les agressions de l’hiver. La détente est immédiate. Dès lors, chacun adapte naturellement ses activités au rythme du soleil. Aux heures les plus chaudes, on vit dehors, sous les Mbars, plutôt que sous les toits des maisons, où la tôle a malheureusement remplacé les couvertures de roseaux.
 
Au village de Koussan l’absence d’eau et d’électricité ne rend pas la vie facile, mais cela renforce la solidarité et la convivialité entre les villageois. Les jardins du groupement de femmes en sont un très bel exemple. Pour nous « Toubabs » le partage des corvées quotidiennes facilite notre intégration. Autour des points d’eau les contacts et les échanges sont spontanés. Confrontée aux fonctions essentielles, tout devient simple.
 
J’en viens au vif du sujet, mon sentiment à propos de votre projet.
 
Majesté des baobabs et des palmiers, paysages insolites des mares, contraste des couleurs, magie de l’eau, tous ces souvenirs remontent à ma mémoire et me rappellent la quiétude des lieux. Le site de la Falémé et sa découverte en pirogue à la tombée du jour remporte la palme de la fascination.
 
L’écoute et l’observation des nombreuses variétés d’oiseaux, aux chants inconnus, compensent largement les visions furtives d’une famille de phacochères ou de singes patas, dont les traces sont clairement visibles dans l’argile humide. Grands et petits calaos deviennent vite familiers.
 
Seul point négatif, le spectacle de désolation laissé après le passage des troupeaux de moutons guidés par les transhumants : arbustes massacrés, surpâturage, piétinement des lieux d’abreuvement ... Toutefois, dans ce décor dévasté émergent des constructions faites de branchages, abris et enclos d’une nuit, qui témoignent de leur savoir-faire. 
Les villages offrent une qualité esthétique indéniable avec leurs palissades en bois, leurs constructions d’argile couvertes de roseau, leurs petits édifices destinés au repos des hommes, les abris pour les animaux, le four du boulanger ...
 
L’accueil a été sincère et authentique et je remercie Doudou et Abdoulaye pour la spontanéité de leur accueil, et aussi Walli, Babani, Diouldé… Je suis impatiente de revenir parmi vous.
 
 
 
« Maman Claire »

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Myriam CLEMENT
Chargée de mission
PNR de Millevaches en Limousin

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1 mars 2008 6 01 /03 /mars /2008 19:28
Voici une nouvelle catégorie, qui je l’espère sera bien alimentée au cours des mois qui viennent !
 
En effet, je propose à chaque personne qui passe au moins une nuit chez moi, en brousse, de me donner ses impressions sur cette expérience en rédigeant un petit texte libre. Je publierai ensuite ce texte dans cette rubrique, accompagné d’une photo réalisée par le visiteur en question… Voilà, j’espère qu’ainsi d’autres personnes seront motivées pour venir découvrir ce bout de brousse !
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Présentation


L'  A V E N T U R I E R E

Claire, 30 ans, écologue 
passionée par l'Afrique... et surtout par le Sénégal ! Mon portrait

L E   P R O J E T

Afin de préserver un milieu dégradé et de promouvoir le développement local dans une région de l'Est du Sénégal, le projet de Koussan vise à reconvertir une ancienne zone de chasse en zone de préservation de la nature et de tourisme naturaliste... En savoir plus

claire@projet-koussan.com

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