Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 10:12

Poulailler Goundafa

     Le voilà enfin, le beau poulailler de l'école de Goundafa ! Il est vrai que les élèves l'attendaient depuis longtemps car nous avions eu quelques difficultés à acheminer le matériel jusqu'au dernier petit village au Sud de la RNC, le long de la Falémé. Mais à peine le matériel arrivé, les enfant, aidés par leur enseignant Babacar Diouf, par les villageois et par notre Vice-président du GIE Mamadou Diakhité, construirent rapidement leur poulailler destiné à l'élevage de pintades. Une première expérience de poulailler scolaire dans la réserve, géré par les élèves et dont les bénéfices de la vente des pintades reviendrait directement à l'école (achat de fournitures ou de compléments pour la cantine scolaire).

 

     De passage à Goundafa spécialement pour voir l'évolution du projet, nous avons pu, Abdoulaye et moi, constater la bonne réalisation de l'ouvrage, le respect du modèle et la sécurité des lieux. Les conditions sont donc maintenant bien réunies pour recevoir les 3 premières pintades promises pour initier l'élevage. Il était temps, car la saison de ponte a bel et bien commencé dans les autres élevages de la zone et qu'elle ne dure que quelques mois... Pour faciliter l'acquisition des pintades, nous sommes ensuite retourné à Toumboura, pour réserver 1 mâles et 2 femelles dans les élevages les plus proches. Une occasion de vous donner quelques nouvelles des autres élevages...

 

pintadeaux 2012

Canard 2012

Canard Diakhite

     Comme je vous le disais, les premiers pintadeaux 2012 sont arrivés ! Une première couvée de 8 pintadeaux menés par leur maman poule parcourt déjà la concession familiale de Mamadou Diakhité à Toumboura. Et la petite nouveauté de l'année, c'est que les canards sont aussi mis à contribution pour la couvaison des oeufs de pintades ! Un premier test qui peut être intéressant car une canne peut couver plus d'oeufs qu'une poule évidemment... Une affaire à suivre...

 

     Du côté de chez Fode Seyni Diakhite, nous retrouvons notre dernier Coq du Limousin, qui tel le dernier des Mohikans résiste fièrement au milieu des autres poules locales. Car pour tout vous dire, nos poules et nos coqs du Limousin introduits l'année dernière n'ont pas survécu aux durs mois de canicules d'avril et mai. Une difficulté à supporter la chaleur excessive ? Des carences alimentaires ? Une sensibilité plus forte aux maladies locales ? Pas simple de savoir ce qui a pu causer la perte des Limousines, qui pourtant au départ semblaient bien se plaire dans la zone.Chez Diappa à Koussan, l'unique poule restante a enfin repris ses plumes après les avoir toutes perdues pendant la saison sèches, et semble enfin en meilleure forme.

 

     Une grosse perte qui a bien évidemment attristé les éleveurs de la RNC, mais qui ne les a pas découragé pour autant : en effet, les croisements effectués entre les coqs du Limousin et les poules locales ont donné des poussins en très bonne santé et bien plus gros que les poussins 100% locaux ! Les éleveurs sont donc prêt à réitérer l'expérience car ils ont vu qu'il est possible d'améliorer leur production locale. Ils ont également compris que le complément alimentaire, qui peut être fait maison, a permis d'augmenter le poids de leur volaille et même d'augmenter le nombre d'oeufs pondus dans l'année. En tout cas, l'aventure continue !

 

Dernier lim

Coq du Limousin de Fode Seyni Diakhité

Croise 2

Poussins croisés Limousine x Locale

Croise 1

Poussin croisé Limousine x Locale

 

poussins

Poussins 100% locaux... ils ne sont pas adorables aussi ?

 



Partager cet article
Repost0
7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 14:33

fonds appui1

     Ce vendredi  6 juillet, devant le Crédit Mutuel du Sénégal de Goudiry, le bureau du comité de crédit était enfin réuni pour créer le compte bancaire du fonds d'appui. Une rencontre qui symbolise le démarrage officiel des activités d'appui aux activités économiques dans la RNC du Boundou ! Car enfin, les fonds collectés via le PNR de Millevaches pourront être virés sur le compte du fonds d'appui, et ainsi alimenter les premiers dossiers de demande de crédit des éleveurs de la réserve.

 

     Merci donc aux premiers donateurs du fonds d'appui, qui rendent aujourd'hui possible un soutien financier direct pour les GIE des éleveurs, des apiculteurs et des groupements de femmes de la RNC ! Il est vrai que le processus de mise en place du fonds d'appui fut long, et pour cela, je me dois de vous expliquer en détail par quelles étapes nous avons dû passer afin de garantir une gestion locale des fonds...

 

     Tout d'abord, il fallut travailler sur un manuel de procédure définissant l'organisation du fonds d'appui, ses structures et ses modalités de création. Il fallut ensuite présenter ce manuel dans les 4 zones de la réserve, pour que l'ensemble des populations concernées puissent comprendre comment elles seraient concrètement impliquées. Puis, au niveau de chaque GIE (des apiculteurs et des aviculteurs), nous dûmes représenter le manuel et les aider à choisir des représentants pour chacun des comités du fonds : le comité de crédit et le comité de suivi. Le même travail fut fait au niveau des conseils ruraux. Enfin, une assemblée générale constitutive fut organisée le 9 juin dernier à Koussan, village siège de la RNC du Boundou, afin de désigner les membres du bureau du comité de crédit et du comité de suivi. Bref, un énorme effort d'animation qui explique que plusieurs mois furent nécessaires pour aboutir à la création officielle du fonds d'appui de la RNC du Boundou.

 

     Il faudra maintenant appuyer les bénéficiaires du fonds à remplir leur dossier de demande de crédit, en détaillant leurs besoins mais surtout comment leur activités auront un impact positif sur la préservation de l'environnement. Car n'oublions pas le principe de base qui est d'aider les populations de la RNC à démarrer des activités économiques durables et en adéquations avec les règles de préservation de la réserve. Ensuite, ce sera au comité de crédit de jouer, en étudiant chaque dossier et en acceptant ou non les demandes en fonction de leur pertinence. Précisons également que chaque demande individuelle devra au préalable obtenir la caution solidaire du groupement dont le demandeur est membre.... afin de garantir un remboursement des prêts quoiqu'il arrive. Simple non ?

 

Bon, je vous fait un petit exemple pour être sûre que la leçon est bien comprise...

 

     Imaginons que Mamadou Camara de Talibadji, qui rêve de monter un petit élevage de pintades, demande un prêt de 60 000 Fcfa pour construire son poulailler et acheter ses première pintades. Samba Kante de Koussan, qui a déjà initié un élevage l'année dernière, demande un prêt de 10 000 F cfa pour acheter des poules afin de faire couver les oeufs de pintades. Mamadou et Samba devront tout d'abord remplir leur dossier de demande et se présenter au président du Groupement Sisse ni Kamo (notre ami Diappa ;-)) qui étudiera leur demande avec les autres membres de son bureau. Si les demandes sont pertinentes et que le GIE a confiance en ces 2 éleveurs, alors le président du GIE mettra son cachet sur leur dossier : le GIE se portera garant du bon remboursement des sommes prêtées par le fonds d'appui.

 

     Une fois cette première étape réalisée, nos 2 amis Mamadou et Samba déposeront leur dossier au niveau du comité de crédit, et attendront leur prochaine réunion (chaque trimestre) pour savoir si leur demande est acceptée au non. En fonction des moyens disponibles, de la pertinence de l'action, du sérieux du demandeur... les 10 membres du comité rendront leur verdict. Si Mamadou et Samba ont de la chance, ils recevront la somme demandée ainsi qu'un plan de remboursement détaillant le montant à rembourser et la durée du prêt. Si les fonds sont limités, peut-être que Mamadou devra attendre le remboursement d'autres prêts avant de pouvoir en bénéficier à son tour. Voilà en gros comment cela devrait se passer.

 

 

Allez, un petit test pour voir si vous avez compris : (réponses en bas, sous la photo) :

 

1) Un groupement de femmes de Koussan fait une demande de prêt pour cultiver un champ de pastèque. Il aura besoin d'un clôture, de graines, mais aussi de pesticides car les insectes attaques facilement après l'hivernage... aura-t-il un prêt ?

 

2) Un apiculteur de Dakaba, village périphérique de la RNC, souhaite avoir un prêt de 100 000 Fcfa pour acheter une tenue d'apiculteur et un enfumoir afin de ne plus utiliser le feu pour la récolte sauvage du miel. Pourra-t-il bénéficier d'un soutien du fonds d'appui ?

 

3) Issa a reçu un prêt de 10 000F pour acheter 3 pintades, mais un chien vient de manger le mâle. Plus d'espoir de reproduction cette année... donc de rembourser le prêt... que peut-il faire ?

 

4) Abdoulaye Kante, Samba Kante et Alassane Kante de Koussan déposent chacun une demande de prêt de 25 000 Fcfa pour racheter une nouvelle ruche kennyane. Pourront-ils tous l'obtenir ?

 

5) Mamadou Sow et Salif Sow de Ndiarendi demandent un prêt de 50 000 Fcfa pour créer un enclos commun pour protéger leur 2 troupeaux de pintades. Seront-ils financés ?

 

 

fonds appui2

Le bureau du comité de crédit, réuni au CMS pour la création du compte du fonds d'appui.

De gauche à droite : Sanba Kante (Président), Aminata Sy (Trésorière), Alassane So (Secrétaire)

et Abdoulaye Kante (Garde animateur de la RNC)

 

 

Réponses possibles :

 

1) Un groupement de femmes d'un des village de la RNC est eligible. Un projet agricole l'est aussi. La culture de pastèque en fin d'hivernage ne demande pas d'arrosage. Cependant, l'utilisation de pesticides industriels n'est pas adapté... le dossier ne pourra être accepté tant que le groupement ne modifie pas les points qui ne sont pas adaptés. Par exemple, l'utilisation de graines de Neem pourrait être proposé comme solution alternative (pesticide naturel). Un appui technique peut donc être recommandé par le comité avant d'octroyer les fonds.

 

2) Le village de Dakaba ne fait pas partie de la RNC. Cet apiculteur pourrait éventuellement être appuyé s'il adhère au GIE des apiculteurs de la RNC, mais il ne sera pas prioritaire et il faudra également que GIE apporte sa caution. La charte du GIE Limbam Boundou demande à chaque adhérent de limiter au maximum la récolte sauvage afin de na pas risquer de tuer les essaims sauvage. Encourager un apiculteur à porter une combinaison est bien (plus de risque de feux de brousse), mais l'aider à acquérir une première ruche, même traditionnelle, est aussi nécessaire.

 

3) Issa, n'a pas eu de chance... mais il a le soutien de son GIE Bamtarre Sisse ni Kamo, qui pourra lui proposer des solutions de secours selon le contexte. Il peut mettre ses femelles en commun avec un autre éleveur, emprunter un mâle le temps de la saison de reproduction... Dans le pire des cas, son GIE devra rembourser la somme au fonds d'appui.

 

4) Dans la famille Kante, 3 personnes font une demande en même temps... le comité de crédit devra être vigilant afin de ne pas privilégier une famille ou un village. Une des 3 personnes pourra obtenir un prêt, les autres devront sûrement attendre les prochains comités. Le comité de crédit est composé de représentants des 4 communautés rurales de la RNC et des 2 GIE existants à ce jour. Ces représentants viennent des 4 zones de la RNC. Ainsi, les risques qu'une activité ou un village soit privilégié sont limités.

 

5) Mamadou et Salif sont de la même famille mais proposent un projet commun. Cette solidarité entre 2 éleveurs est un point positif que le comité de crédit peut chercher à encourager. La mise en commun à petite échelle (entre 2 ou 3 éleveurs) peut diminuer le coût d'une activité et augmenter les chances de réussite. Il faudra toutefois s'assurer que les matériaux souhaités pour la construction soient les bons : pas de coupe de bois vert, pas de poutres en palmier rônier (espèce protégée). S'ils incluent la plantation d'une haie vive pour renforcer leur enclos, leur dossier sera alors privilégié.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 15:54

Diakhite 3

     Décidément, à chaque fois que l'on retourne chez Mamadou Diakhité de Toumboura, on trouve quelque chose de nouveau. Cette fois-ci, de passage en allant déposer le matériel pour le poulailler scolaire de Goundafa (je vous en parlerai bientôt...), nous trouvâmes que la basse-cour de Mamadou s'était enrichie.... de canards ! Car oui, maintenant, Mamadou voit grand et il prépare la prochaine saison de reproduction.

 

     C'est ainsi que nous avons pu voir ses aménagements : nouveaux petits poulaillers traditionnels pour que chacun trouve sa place, achat de pintades reproductrices pour renouveler le patrimoine génétique de son troupeau, cage en fer pour protéger les futurs poussins... autant dire que Mamadou a très vite compris les notions d'entreprenariat, de prise d'initiative, d'organisation et d'anticipation... Espérons que sa volonté montre l'exemple !

 

Diakhite 3c

Mamadou Diakhité, nouveau Vice-Président, donne son numéro de portable à Abdoulaye

 

Diakhite 3b

Le coq du Limousin de Mamadou Diakhite se porte plutôt bien...

si l'on en croit la vingtaine de poussins croisés présents dans la cour !

 

AG SNK4

Un des premiers poussins croisés "local-Limousin"

Partager cet article
Repost0
18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 15:39

     Voici un article paru dans le journal "La Montagne" du 17 avril 2012, au sujet de l'action d'appui aux aviculteurs de la RNC du Boundou par le PNR de Millevaches...Enjoy !

 

 

Télécharger l'article

Couv article PNR

Partager cet article
Repost0
18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 09:38

AG SNK1

     Ce 15 avril 2012 à Didé Gassama, dans la cour de la maison du Marabout, un étrange rassemblement de motos chinoises était présent. Quel événement pouvait donc attirer autant de monde ? Mais l'Assemblée Générale du Groupement des aviculteurs de la RNC bien sûr ! Car après une année d'activité, il était temps de faire un premier bilan entre éleveurs et planifier les activités de l'année à venir.

 

     Notre grand président Diappa (Amadou Diallo de Koussan) était venu bien sûr, accompagné des autres membres du bureau : nos amis Fofana (secrétaire), Ablaye (trésorier) et Mariama (trésorière adjointe). Didé Gassama, siège du GIE, était logiquement le point de rencontre du groupement. Et en ce chaud dimanche du mois d'avril, près de 20 éleveurs étaient rassemblés à l'école du village. Bien sûr, Mamadou Fadé, Abdoulaye Kante et moi, équipe technique de la RNC, étions présents pour leur prêter main forte pour cet exercice de "Vie Associative".

 

AG SNK2

Mamadou Fadé (gauche) et notre très "stylé"  président Diappa Diallo (droite), animant la réunion à l'école

 

     Car une AG d'association, c'est tout une histoire... et pour la pratiquer depuis 2 ans dans la RNC du Boundou avec le GIE des apiculteurs, Fadé et moi sommes rodés... Mais pour notre nouveau président, pas si évident que de conduire une telle assemblée ! Si Diappa est un éleveur passionné, il découvre que pour accomplir sa fonction, il faut vaincre sa timidité : faire des discours, s'affirmer devant les autres éleveurs, distribuer la parole, faire taire les bavards... tout un travail ! Mais Diappa l'assume, et s'affirme petit à petit. Et on vous le dit en aparté, le chef du village de Koussan nous avoua l'autre jour qu'il ne reconnaissait plus Diappa depuis qu'il avait été nommé président du GIE : "Vous l'avez sorti de la brousse !", nous dit-il en souriant...

 

     Bref, nous étions donc tous à l'école pour écouter le bilan de la première année d'élevage des 15 éleveurs de pintades et des 3 éleveurs de poules du Limousin. Chacun évoqua donc ses résultats et les problèmes qu'il avait rencontré. Malheureusement, la plupart étant de nouveaux éleveurs, les problèmes furent plus nombreux que les résultats... problèmes de couvaison, maladies inconnues, varans, serpents et autres prédateurs... autant de causes de mortalité qui expliquèrent que peu d'éleveurs firent des bénéfices cette année. Seuls 3 éleveurs de pintades purent annoncer qu'ils avaient pu augmenter leur cheptel et vendre des sujets. Quand aux éleveurs de coqs du Limousin, la non-couvaison des poules limousines fit qu'aucun poussin de race pure ne pu éclore cette année.

 

     Mais loin d'être découragés, les éleveurs montrèrent une grande détermination pour réussir cette année : Mariama annonça quelle avait racheté 2 pintades pour remplacer celles qu'elle avait perdu, Fofana expliqua qu'il avait conçu une nouvelle cage pour protéger les poussins les premiers jours après leur naissance, etc... Mamadou Diakhité de Toumboura commanda même une cage à Fofana, car il trouva l'idée super. Mamadou Diakhité qui fut également élu Vice-Président, en remplacement de notre ami Samba Cissokho de Sansanding, malheureusement décédé l'année dernière.

 

     Enfin, comme petite activité pratique pour rafraîchir la mémoire des éleveurs, nous avions prévu une démonstration de fabrication de la ration alimentaire complémentaire. Maïs, tourteaux d'arachide et poisson séché furent soigneusement pesés, pilés et mélangés pour constituer l'aliment de base à donner en complément.

 

AG SNK3

Le groupe en séance de fabrication de la ration alimentaire

 

AG SNK5

 

A l'issue de la réunion, un président heureux !

Partager cet article
Repost0
17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 18:35

chezmdiakhite3

 

     Devant la concession de Mamadou Diakhité, poules et pintades picorent les restes de céréales pilées. Parmi elles, un coq... du Limousin, eh oui ! Car Mamadou avait pu récupérer l'un de nos poussins chez Diapa afin de tester l'amélioration de la race locale. Expérience en cours, les premiers oeufs sont en cours de couvaison.

 

     Depuis mon dernier passage en Novembre, de nouveaux petits poulaillers ont été aménagés pour les poules locales. Des efforts qui montrent que notre éleveur prend vraiment cette activité à coeur ! Et je dois dire qu'après avoir fait le tour de tous nos éleveurs de poules et pintades, Mamadou Diakhité reste celui qui pour moi a le mieux réussi sa première année d'élevage.

 

     Car non seulement il a pu obtenir une 30 aine de pintadeaux, mais il a su en quelques mois se faire des bénéfices intéressants. 4 pintades consommées par la famille, 8 pintades vendues 3 000 Fcfa chacune (au village) et 40 oeufs vendus à 100 Fcfa l'unité... soit un total de 28 000 Fcfa (43 €) en à peine 6 mois. Un bénéfice qui peut sembler petit, mais qui pour là-bas permet de résoudre bien des problèmes (achat de céréales pour la famille, paiement d'ordonnances...). Et un bénéfice déjà supérieur à celui de nos apiculteurs la première année d'exploitation. La pintade peut être une activité qui rapporte beaucoup s'ils persévèrent et augmentent petit à petit leur cheptel reproducteur.

 

     Quoi qu'il en soit, certains éleveurs de la RNC seront heureux de pouvoir acheter localement une pintade à Mamadou pour recommencer leur élevage. Notamment pour ceux qui ont eu la malchance de se faire manger les leur par les chiens, varans, python et autres dangers de la brousse !

 

chezmdiakhite2

A Toumboura, céréales à volonté !

 

chezmdiakhite1

Dès que Mamadou les appellent, ses pintades sortent du poulailler !

(vous noterez la petite affiche du projet clouée à la porte du poulailler... trop mignon !)

 

Partager cet article
Repost0
31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 12:51

Limousin janv1

 

     Tel un rocker à la coupe hirsute entouré de ses groupies, un des coqs du Limousin se pavane devant notre moto 125. L'image m'a fait rire, quand la semaine dernière j'ai rendu visite à Diappa (Amadou Diallo) pour voir l'état de notre premier poulailler multiplicateur. Il faut dire que je n'étais pas passée là-bas depuis le mois de Novembre, au moment où Diappa avait eu des soucis avec des parasites. Après lui avoir envoyé des déparasitants, il m'avait dit avoir stoppé les mortalités, mais le mal était fait : plus que 11 de nos poussins sur les 32 transférés chez Diappa étaient encore en vie. 4 coqs et 7 poules, apparemment en bonne santé malgré la fraîcheur actuelle qui leur donne un air ébouriffé amusant.

 

     Aujourd'hui, c'est au autre problème auquel doit faire face notre éleveur : si toutes les poules ont pondu en grande quantité depuis l'hivernage, aucun poussin du Limousin n'a pu naître. Le problème ? Aucune Limousine n'a jugé nécessaire de couver ! Certaines ont même cassé et mangé les oeufs... Fait surprenant car nous avions choisi cette race pour sa rusticité et le fait que les femelles étaient censées être de bonnes mères... Que s'est-il passé ? Les soins apportés localement sont-ils insuffisants ?

 

     Il est vrai que nos éleveurs débutants ont encore bien du mal à comprendre les enjeux liés à l'hygiène, à l'alimentation équilibrée et à la gestion des mâles et des femelles... Mais c'est en forgeant qu'on devient forgeron, n'est-ce pas ?

 

Limousin janv2

 

 

     Malgré tout, il faut noter quelques petites innovations. Quelques croisements ont pu être faits avec les poules locales dont dispose Diappa. Ainsi, 1 poussin "Coq Leghorn / Poule locale" est né il y a 2 mois, et dépasse déjà sa mère locale ! Plus récemment, 5 poussins "Coq Limousins / Poule locale" sont nés il y a 10 jours. Ils sont adorables et tout bleu, comme leur papa !

 

     Après avoir bien discuté avec Diappa, nous avons établi une nouvelle stratégie : qu'il tente de faire couver les oeufs des limousines par les poules locales. En attendant de comprendre comment résoudre le problème de la non couvaison des poules limousines. Loin de se décourager malgré ces difficultés, Diappa a même poursuivi l'aménagement de son poulailler, qui aujourd'hui est un vrai petit château ! L'expérience continue donc...

 

Limousin janv3

Une poule bleue du Limousin, qui se cache du vent... bizarrement, les limousines semblent avoir plus froid que les poules locales en cette saison fraiche !

 

Limousin janv4

La poule jaune et le poussin bleu...

  Limousinjanv8

... ou 5 poussins moitié limousin, moitié sénégalais !

Limousin janv6

Le croisement d'un coq Leghorn et d'une poule locale... une belle bête qui n'a que 2 mois !

 

Limousinjanv7

Et enfin, l'évolution du poulailler de Diappa !

 


Partager cet article
Repost0
1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 23:09

mamadou diakhite 1

Mamadou Diakhité devant son poulailler, à Toumboura

 

 

     Depuis mon retour dans la RNC du Boundou, les quelques nouvelles que j'avais reçues de nos éleveurs de pintades n'étaient guère réjouissantes. A Koussan, la plupart des éleveurs s'étaient fait croquer leur pintades par des varans et des chiens errants. A Didé, Mamadou Fofana avait perdu une trentaine de poussins à cause d'une maladie inconnue, et Moussa Cissokho avait perdu toute sa couvée à cause d'un mouton qui s'était assis dessus ! Rares étaient donc les pintadeaux autour des consessions...

 

     Mais heureusement, en arrivant à Toumboura, j'eus la bonne surprise de visiter deux élevages qui avaient bien marché : celui de Fode Seyni Diakhité, et celui de Mamadou Diakhité. Certes, ces deux éleveurs étaient expérimentés et maîtrisaient la technique de couvaison, mais cela ne retire en rien leur mérite ! D'ailleurs, Mamadou s'était déjà illustré ces derniers mois en construisant le plus beau poulailler de la réserve (enfin selon moi !).

 

     En discutant avec Mamadou, celui m'expliqua qu'il avait actuellement 24 pintadeaux, soit plus du double par rapport à l'année dernière. Le poulailler et l'enclos y étaient selon lui pour beaucoup, car il avait ainsi pu éviter la prédation des poussins. Il me fit visiter son poulailler, qu'il avait continué d'aménager en construisant un abri extérieur pour l'ombre et de petits tipis pour la ponte, et en plaçant des filets pour éviter les prédateurs. Il avait même planté un manguier pour végétaliser son enclos !

 

     Du beau travail, qui permettra d'être un exemple pour les éleveurs qui ont échoué cette année. Car pas question de se décourager, Rome ne s'est pas construite en un jour !

 

mamadou diakhite 3

Les pintadeaux de Mamadou Diakhité

 

mamadou diakhite 4

Le manguier planté dans l'enclos de Mamadou

 

mamadou diakhite 5

Les pintadeaux de Fode Seyni, élevés par une poule locale, leur maman d'adoption

(je ne voudrais pas etre là le jour où on leur dira qu'on leur a menti et qu'ils ne sont pas des poulets !)

 

mamadou diakhite 2

Les plus petits pintadeaux, ceux couvés par les pintades elles-mêmes, suivant leur vrai maman

(au moins eux ils seront moins traumatisés en grandissant !)

 

 

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 21:42

chez bocar 2

 

     C'est à quelques kilomètres au Sud de Sansanding que le dernier convoi de poulet partit déposer le reste de nos poussins de race pure. Un très long chemin qui dura plus de 5 heures sur des pistes chaotiques en plein soleil, mais qui se passa relativement bien puisque seulement 2 poules sur 14 ne survécurent pas au voyage.

 

     Tout se chemin pour trouver notre 3e et dernier éleveur multiplicateur, Bocar Ba, ayant installé une petite concession à l'écart du village de Sansanding, le long de la Falémé. Bocar Ba était un ancien immigré récemment revenu du Gabon, où il avait travaillé de nombreuses années dans l'élevage de poulets. Il était donc très motivé pour tester l'élevage de poules de race pure.

 

     Malheuresement en retard dans la construction de son poulailler, tout comme Kemoko (voir l'article "chez Kemoko Cissokho, Gonguedji"), Bocar n'avait pas pu recevoir son lot de poules et de coqs avant l'hivernage. C'est donc un lot divers, constitué des derniers sujets ayant survécu à l'hivernage à Tambacounda, que nous apportâmes en ce début de saison sèche : un petit parquet de Limousines noires, accompagnées d'un coq Leghorn, d'une Australop (la seule survivante, la pauvre !) et de 3 poules sussex. Pas évident de s'y retrouver, mais de quoi tester les capacités d'adaptation de chacune.

 

     Et puis quel effet produit dans les environs du village ! La même journée, les villageois de Sansanding et de Goundafa se déplacèrent spécialement pour observer les plus grosses poules qu'ils n'aient jamais vues. Car jusqu'à présent, certains doutaient encore que "le projet" tienne ses promesses, et se moquaient bien de Bocar qui attendait patiemment de recevoir ses poules. Mais ils durent bien le reconnaître, les promesses avaient été tenues... maintenant reste à voir comment se comporteront les poules et à gérer leur reproduction. Et là, c'est à Bocar de jouer !

 

chez bocar 3

Le poulailler "éclectique" de Bocar : limousines noires, sussex, leghorn et Australop !

 

chez bocar 1

Eh oui, le terrible "N'a qu'une plume mais maintenant ça a repoussé" a été une fois de plus délocalisé. Nous pensions qu'une fois en brousse, chez Diappa, il serait plus tranquille... mais que nenni ! Diappa, après l'avoir ligoté aux pattes pour limiter les dégats, nous supplia de le transférer chez Bocar. Mais Bocar lui n'a pas peur, il se dit prêt à le dompter, même s'il faut pour cela lui limer le bec ! Nous verrons bien qui rira le dernier...

 


 

 

Partager cet article
Repost0
30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 20:58

JeanClaude 1

 

     Le Docteur Jean-Claude Linet nous a quitté ce 30 octobre 2011 à 5h du matin, au Buis dans le Limousin.

 

     Il nous avait rendu visite dans la RNC du Boundou en novembre 2009, lors de la mission du PNR de Millevaches en Limousin. Depuis lors, il n’avait cessé de soutenir ce projet en lequel il croyait, à travers les actions de développement local initiées par le PNR de Millevaches, telles que l’aviculture villageoise et le fonds d’appui aux activités génératrices de revenus.

 

     En juillet dernier, il avait tenu malgré sa maladie à recevoir chez lui la délégation des élus de la RNC du Boundou. Chacun d’eux en garde un souvenir ému, et tous se joignent à moi pour adresser nos plus sincères condoléances à son épouse Cathy et sa famille.

 

 

JeanClaude 2

 

 

     Le vœu de Jean-Claude étant de poursuivre son soutien à la RNC du Boundou, je vous transmets la carte suivante de la part de sa famille, qui vous invite à soutenir les actions de développement local de la RNC du Boundou à travers le fonds d’appui aux activités génératrices de revenus.

 

 

Télécharger la carte de Jean-Claude

 

Carte JC Linet2

 

 Pour plus d'informations sur le fonds d'appui

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation


L'  A V E N T U R I E R E

Claire, 30 ans, écologue 
passionée par l'Afrique... et surtout par le Sénégal ! Mon portrait

L E   P R O J E T

Afin de préserver un milieu dégradé et de promouvoir le développement local dans une région de l'Est du Sénégal, le projet de Koussan vise à reconvertir une ancienne zone de chasse en zone de préservation de la nature et de tourisme naturaliste... En savoir plus

claire@projet-koussan.com

Rechercher

Fonds d'appui : aidez-les !

Contribuez au fonds d'appui aux activités génératrices de revenus (microcrédit) en faisant un "don reçyclable" !

Toutes les informations ici !