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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 20:32

 

Fin mai, village de Goundafa, Falémé.

 

C'est ici qu'il fut trouvé par un de nos guides, Boubacar, lors d'une de ses sorties près de la rivière. "Un gros rapace avec la tête blanche, qui vient toujours piquer les poissons dans les filets des pêcheurs", nous dit ce dernier la semaine suivante, lorsque nous étions de passage à Toumboura. Et il nous montra alors fièrement les deux bagues qu'il avait trouvé sur l'oiseau, mort sur la plage. Il les avait soigneusement conservées, comme si elles étaient un trophée de chasse. Ou bien peut-être pensait-il qu'elles avaient une valeur ? Une valeur certes, mais scientifique, et ça il ne s'en doutait pas !

 

En effet, les bagues indiquaient une adresse allemande : la preuve qu'un oiseau européen était venu ici, dans notre petite région du Boundou ! De quelle espèce s'agissait-il ? Les propos de Boubacar semblaient désigner l'aigle pêcheur, mais ce n'est pas une espèce migratrice... et les autres rapaces que j'observais d'habitude ne correspondaient pas à cette description...

 

De retour à Tamba, après avoir relevé les numéros et rendu les bagues à Boubacar - qui décidément y tenait beaucoup ! - je recherchai l'origine de cet oiseau sur internet. L'oiseau avait été bagué dans le centre "Frau Hiddensee". Mes compétences en allemand étant malheureusement proches du niveau zéro, je ne pu trouver d'autres indications. Je laissai toutefois un mail sur le site, au cas où...

 

Et c'est hier que je reçu la réponse : il s'agissait d'un jeune balbuzard pêcheur, bagué au nid en juin dernier, en Allemagne, sur la mer baltique. A 5000 km au nord de là où nous l'avons retrouvé ! Quand même, ce n'est pas rien !

 

Sur mon petit livre des « Oiseaux de Sénégambie » (Morel, 1990), il est dit que le balbuzard pêcheur est un migrateur paléarctique que l'on rencontre l'hiver en Afrique sub-saharienne.  Il reste principalement le long des côtes et plus rarement en amont des grands fleuves. Il a même été observé quelquefois au parc du Niokolo. De plus, il arrive que les jeunes individus estivent, c'est-à-dire qu'il restent l'été en Afrique... était-ce le cas de notre oiseau, toujours ici au mois de mai ?

 

Quoi qu'il en soit, cela signifie que la Falémé est un lieu attractif en pleine saison sèche pour des espèces migratrices... ce qui est un point fort indéniable !



En fouillant dans mes nombreuses photos non classées, je tombai sur celle-ci, datant du mois de janvier et prise le long de la Falémé. La tête noire et blanche, le cou gris, le plumage blanc dessous... ne serait-ce pas lui ??? Et sur les pattes, n'y a-t-il pas un anneau argenté ??? Non là c'est moi qui hallucine, ce serait trop fort que d'avoir réussi à photographier notre oiseau 5 mois plus tôt par hasard !

 

Et puis il faut espérer que ce ne soit pas le dernier individu de cette espèce à venir ici !

 


 

Mais au fait, il reste une énigme à résoudre non ???

 

Pourquoi ce jeune balbuzard est-il mort ?

Là, Boubacar n'a pas su me répondre...

Peut-être avaient-il été un peu trop gourmand au niveau des filets des pêcheurs ?

Les accidents arrivent vite ici...!
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Claire, 30 ans, écologue 
passionée par l'Afrique... et surtout par le Sénégal ! Mon portrait

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Afin de préserver un milieu dégradé et de promouvoir le développement local dans une région de l'Est du Sénégal, le projet de Koussan vise à reconvertir une ancienne zone de chasse en zone de préservation de la nature et de tourisme naturaliste... En savoir plus

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