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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 14:40



     Prêts, feu... partez !


    Nous y voilà, les activités débutent dans la RNC du Boundou ! Maintenant que la réserve est officiellement créée, les projets se concrétisent enfin.


    Et quoi de mieux que de commencer par une activité permettant de préserver la biodiversité tout en assurant de nouveaux revenus aux populations locales ?


    C'est ainsi qu'une mission conjointe du SAD (Syndicat apicole dauphinois, Isère) et du PROGEDE (Tambacounda) a été menée du 26 au 31 octobre dans la réserve afin d'y réaliser un état des lieux de l'activité apicole. Ce fut l'occasion de mieux comprendre l'ampleur de cette activité dans la zone, ses contraintes et ses potentialités.

    Ainsi, on peut compter dans les villages de la réserve une centaine de "récolteurs de miel" traditionnels, qui récoltent occasionnellement le miel lorsqu'ils tombent sur des ruches sauvages dans le creux d'un arbre. Pourtant, l'apiculture était largement pratiquée il y a quelques dizaines d'années, et il n'était pas rare de voir des apiculteurs gérer une centaine de ruches en paille tressée. Les vieux des villages nous expliquèrent d'ailleurs très précisément les méthodes de récolte et d'extraction du miel telles qu'ils les pratiquaient, et la manière dont ils utilisaient la cire pour la cordonnerie et le rafistolage des calebasses trouées.

    Le miel, produit rare et recherché, est utilisé pour de nombreux usages, allant de l'utilisation alimentaire de base (pour sucrer les bouillies) à des soins médicinaux (pour soigner des plaies et traiter la rougeole) , ou à des traitements pour stimuler la mémoire et l'intelligence des enfants ! La vie des abeilles, citée comme exemple de vie communautaire et solidaire dans le coran, doit surement expliquer le caractère mysthique que l'on confère parfois au miel.

    Pourquoi, me direz-vous, cette activité bien encrée dans la culture locale a-t-elle quasiment disparue de la zone ? A cette question, la réponse est la même : la sécheresse qui s'est installée depuis les années 70. Car depuis lors, de profondes modifications de l'écosystème se sont opérées et les abeilles en ont fait les frais. Outre l'assèchement des points d'eau en saison sèche, ressource indispensable aux abeilles pour confectionner le miel, d'autres raisons indirectes ont surement affecté la pratique même de l'apiculture. En effet, certaines pailles sont de plus en plus rares aujourd'hui, y compris celles qui servaient à tresser les ruches. De plus, les feux de brousse de plus en plus fréquents et le coupes de plus en plus sévères ont sérieusement affectés les arbres mélifères ainsi que ceux abritant les essaim sauvages.

    Malgré tout, depuis quelques années, les récolteurs de miel constatent une augmentation des populations d'abeilles qu'ils attribuent à une meilleure pluviométrie au cours des derniers hivernage. Serait-ce donc le moment d'en profiter ? Quoi qu'il en soit, devant la profonde motivation des populations locales qui voient en l'apiculture moderne un moyen de retrouver cette activité tout en préservant leur environnement, les premières actions de formation démarreront sans doute très prochainement...




Vieil apiculteur de Toumboura expliquant comment il montait aux baobabs pour récolter le précieux miel
(à droite, le chef du village de Toumboura)



Démonstration du matériel apicole par le SAD et le PROGEDE (ruches kenyanes, combinaisons, enfumoirs) à Talibadji




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L'  A V E N T U R I E R E

Claire, 30 ans, écologue 
passionée par l'Afrique... et surtout par le Sénégal ! Mon portrait

L E   P R O J E T

Afin de préserver un milieu dégradé et de promouvoir le développement local dans une région de l'Est du Sénégal, le projet de Koussan vise à reconvertir une ancienne zone de chasse en zone de préservation de la nature et de tourisme naturaliste... En savoir plus

claire@projet-koussan.com

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