3 semaines jour pour jour après la récolte de Koussan. Tout juste le temps nécessaire à la décantation du miel : le temps pour que la majeure partie des impuretés pressées avec le miel remonte à la surface, autrement dit en pulaar, que "le miel devienne Limbam" !
Jusqu'à présent, le miel extrait à l'aide de la presse manuelle avait été stocké dans des grands seaux de 15L. Chaque apiculteur ayant son propre seau afin de garder la diversité des miels produits par chaque ruche. Il était temps désormais de le mettre en bouteille, afin de le conserver de manière hermétique et d'éviter ainsi qu'il ne s'humidifie avec l'approche de l'hivernage (ce qui en altérerait la qualité).
En ouvrant les seaux, nous pûmes constater qu'effectivement une pellicule d'impuretés s'était concentrée à la surface du miel. Cependant, malgré nous efforts pour bien écumer la surface, des impuretés persistaient... Comment faire ? Un tamis peut-être, qui avait un tamis ? Alors que les apiculteurs restaient assis devant leur seaux, désemparés, en pensant tous très fort que s'ils osaient emprunter le tamis de leur femme pour faire couler du miel se serait des coups le soir venus, Mama trouva la solution.
Mama, une amie d'Elsa, à peine 20 ans et son deuxième enfant de 8 mois dans le dos, courra cherche son propre tamis à la maison. Magique ! Le miel passé au travers du tamis en ressortit pur cette fois-ci ! Mama mania ensuite la louche et l'entonnoir avec une main d'expert, et nous aida à remplir tout le stock de bouteilles, puis à étiqueter au nom de chaque apiculteur. Ah, heureusement que les femmes sont là !
Ansi, les bouteilles de 1L, 1/2 L et 1/4 L furent remplis par les miels de Salif Ka, Jean-Guy Kante, Oumar Sao, Samba Kante et Samba Sao... jusqu'à 30L de miel conditionnés ! Mais là, rupture de stock, nous n'avions pas prévu assez de bouteilles pour les seaux de Samba Cisse et Opa Camara. Arg, il va falloir faire vite pour trouver de nouvelles bouteilles et protéger l'intégralité de la récolte 2011 ! Mais le travail ne s'arrête pas là...
Après Koussan, ce sera au tour de Talibadji et Gonguedji de mettre le miel en bouteille. Puis le GIE devra se réunir afin de fixer le prix de vente pour cette année... Alors patience pour ceux qui meurent d'envie de goûter ce merveilleux miel de brousse, pour le moment je le garde bien caché dans ma chambre ! (et promis, je n'y touche pas, les bouchons sont sécurisés !!!)
La production d'Oumar SAO, nommé meilleur producteur de Koussan 2011 : 10L extrait d'une seule ruche kenyanne ! (pour ceux qui compteraient les bouteilles, il manque 1 litre sur la photo ;-))
Un aperçu de la diversité des miels de Koussan, à chaque ruche un miel un peu différent... du miel sombre de Salif au miel le plus clair d'Oumar. Des différences de teintes, d'opacité... qui viennent sûrement du moment auquel les abeilles sont allés butiner. Un mystère à éclaircir et qui permettra peut être de faire de la pollinisation dirigée à l'avenir.