Il y a 15 jours, Opa Camara de Samba Colo était venu presser son miel à Koussan. Samba Colo, village périphérique de la RNC situé à quelques kilomètres au nord de Koussan. Opa, adhérent à notre GIE Limbam Boundou, avait en réalité été appuyé par son tuteur Bocar Sada pour intégrer le projet d'amélioration de l'apiculture. Ce dernier lui avait acheté une ruche kenyane et la tenue afin qu'Opa puisse suivre la formation en tant qu'apiculteur de la zone périphérique. Un manière d'intégrer petit à petit les villageois au delà de la réserve.
Si l'expérience fut difficile au départ (Opa devant affronter les moqueries des autres villageois qui regardaient ironiquement sa ruche vide), la ruche d'Opa est aujourd'hui l'une des plus productives de la zone ! La preuve encore ce mois-ci, avec son seau presque plein qui n'attendait qu'une chose : qu'on le mette en bouteille. C'est donc ce dimanche matin, après avoir patiemment attendu 2 semaines que le miel décante, que nous avons sorti le seau d'Opa. Aidé pour l'occasion par Abdoulaye et Mama, toujours présents lorsque le miel est là...
Mais ce miel, récolté en janvier, clair et d'un goût exquis, nous donna tous les problèmes du monde pour le mettre en bouteille : un miel compact et difficile à faire couler. Il est vrai qu'il faisait frais ces temps-ci (25°C le matin), ce qui n'arrangeait pas les choses. Il nous fallu donc plusieurs heures pour conditionner les 8,5 L récoltés par Opa. Un beau résultat pour une ruche qui avaient récolté pour la dernière fois en mai 2011.
Pas simple encore de savoir à partir de quelles fleurs le miel est produit selon les saisons. Nos apiculteurs ont du mal à être attentifs à ce genre de considérations. Pour eux, l'important est d'avoir un miel pur, quelque soit le goût. Mais il est certain que le miel récolté en mai, celui récolté en Novembre, et ce dernier récolté en janvier, n'ont pas du tout la même saveur.
C'est ainsi que ce dimanche de février, Opa Camara repartit chez lui avec 3 grandes bouteilles de miel et un grand sourire. Sans compter les 13 000 Fcfa des 5,5 L restant, que je lui rachetai afin de les revendre à Tamba. Une bien petite quantité face à la demande croissante pour ce miel du Boundou ! Je tâcherai de garder une petite bouteille pour les premiers qui réserveront, mais dépêchez vous, il ne m'en reste déjà plus !!!
Le miel, très compact, a du mal à passer à travers le tamis... il faut être patient !
Et qui arrive pour nous aider à mettre le miel en boutielle ? Mama évidemment !
A croire qu'elle a un détecteur de miel très performant...
Et voilà, Opa repart à Samba Colo avec 3 bouteilles et me laisse le reste pour la vente. Un apiculteur heureux !