Les voilà enfin, nos bébés du Limousin ! Sur les 300 poussins durement acheminés à Tambacounda lors de la mission du PNR de Millevaches, 136 ont éclos samedi et dimanche dernier, dans le petit jardin de Cisse, quartier Abattoirs à Tambacounda.

    En mission dans la RNC du Boundou avec les apiculteurs au moment de l'éclosion, je fus au courant de la première éclosion par Bocar, retourné spécialement au chevet de nos petits, le samedi soir par SMS sur le toit de Didé. Le message disait : "Un petit Meyroux est né !". Aussitôt, je relayai l'information à ma maman, qui informa le Limousin, la Suisse, la France... enfin bref tout le monde ! Puis le lendemain, les messages continuèrent : 32, 85, 125 ! Toujours relayé en direct du toit de Didé sur "canal poussin". Tous les éleveurs du GIE Bamtaare Sisse ni Kamo, en pleine construction de leur poulailler furent avertis. Mais arrivé à 136, Bocar m'avertit qu'ils avaient arrêté la couveuse : au bout de 23 jours, il n'y avait plus d'espoir pour les autres...

     Une petite moitié des oeufs aura donc résisté au transport et à la couvaison difficile à Tambacounda. Un résultat tout de même important si l'on connaît Tambacounda en avril-mai. Une température quotidienne de 44° degrés, en pleine période de "délestage" de la Sénélec... jusqu'à 15h de coupure de courant par jour. La petite couveuse électrique de Cisse fut mise à rude épreuve ! De la glace pour refroidir l'atmosphère jusqu'au 38 degrés acceptables, un groupe électrogène pour  pallier aux coupures de courant et maintenir le taux normal d'humidité... une surveillance de chaque instant !

     Mais aujourd'hui, pratiquement tous les petits se portent bien. Seuls quelque uns ont des problèmes de paralysie des pattes. Ils piaillent, courent dans leur box en passant de l'abreuvoir à la mangeoire... ils semblent en forme ! Espérons qu'ils s'adaptent bien... et d'ici 2 mois, si tout se passe bien, ils pourraient poursuivre leur voyage dans les villages du Boundou !

Les poussins, 5 jours après l'éclosion, dans le poulailler du service de l'élevage à Tambacounda

Le box des poussins du Limousin, déjà certains ont le plumage gris-bleu caractéristique de la race !

     Presque 4 ans passés au Sénégal et je n’avais encore jamais visité le Djoudj, ce fameux parc ornithologique situé près de Saint-Louis, accueillant chaque année des milliers d’oiseaux migrateurs… et autant de touristes !

     Etait-ce le flot de touristes ou le froid de Saint-Louis qui m’avait tenu à l’écart jusqu’à présent ? Qui sait… mais en ce mois de mai 2011, je réussis à braver les 21°C de Saint-Louis et le minibus de toubabs rougeaux en short, afin de faire ma première balade en pirogue à travers les marigots du parc.

     Certes, les colonies d’oiseaux migrateurs sont surement mille fois moins importantes qu’en janvier, et les armées de pélicans n’occupent plus les larges nichoirs rocheux. Mais la fin de saison sèche est surement plus propice à l’observation d’espèces plus discrètes, comme les ibis, les spatules, les grues couronnées, les oies de Gambie, les oies d’Egypte, les dendrocygnes…

     Une jolie balade qui vaut le coup rien que pour observer le balet des pélicans, décollant à pieds joint, pêchant les fesses en l’air et amerrissant plus ou moins maladroitement en fonction du nombre de pélicans se trouvant sur leur ligne de visée… ils auraient presque un côté Albatros dans Bernard et Bianca !

Pélicans et oies de Gambie

Dendrocygne veuf

Flamants roses

Flamant rose

Bokki, Kaudiauli, Johi, Bani, Dooki, Duubi, Duuki, Kinkeliba, Tchagni, Bourli, Boulbi, Wulunde, Guielgoti, Patuki, Dante kulahi, Dingali, Bossodji, Tirewi, Thingoli, Diaabi, Diaabi fawru,  Dara bokki, Eeri, Baliniama, Bamambi...

     La liste est encore longue, de toutes ces espèces végétales dont Abdoulaye connait le nom pulaar sur le bout des doigts et dont j'avais commancé le recencement au début de l'étude. Mais voilà, la réserve est vaste et le travail d'inventaire est tout aussi grand. Pourtant, connaître la composition des milieux qui constituent la réserve devient plus qu'urgent...

     Y a -t-il une zone riche en espèces mélifères dans laquelle positionner des ruches ? Quelle est la superficie des habitats favorables à la présence de la gazelle à front roux ? Quel est l'état de la végétation autour des points d'eau fréquentés par les éleveurs ? Ou créer un couloir de passage des troupeaux ? Autant de questions auxquelles cette carte de la végétation pourrait donner des éléments de réponses.

     C'est ainsi que la RNC du Boundou a accueilli la semaine dernière ses 2 stagaires pour la cartographie et l'inventaire de la végétation, étudiants à l'Institut des Sciences de l'Environnement de Dakar. Laurice Faye et François Gomis, tous deux en Master 2 à l'ISE, sous la responsabilité des professeurs Cheikh Mbow, Assane Goudiaby et Bienvenu Sambou... trois chercheurs passionés pour qui le Boundou ne représente rien de moins que leur premier terrain de recherche lorsqu'ils étaient à leur tour étudiants !

     Après une première mission d'immersion, Laurice et François sont rentrés à Dakar pour afiner leur protocole et préparer leur deuxième mission de collecte des données... à une saison où les arbres auront plus de feuilles ! Ainsi, d'ici le mois de novembre, nous devrons avoir une belle carte des habitats et une longue liste d'espèces ligneuses et herbacées...

Devant la fameuse case de Koussan, la preuve que Laurice et François sont bien venus jusqu'ici !

Laurice, Sérère en pays Toucouleur, géographe spécialisée en cartographie. Son travail consistera à identifier des strates de végétation à partir des images satellites Landsat, puis de comparer l'évolution de ces habitats depuis les années 1970 jusqu'à nos jours. Son travail servira de base à celui de François, dans la détermination des lieux qui seront échantionnés et inventoriés. Son défi : résister aux taquineries des Toucouleur et manger du tappa lapa tous les jours !

François Gomis, Manjack, botaniste. Son travail sera de caractériser les différents habitats identifiés par Laurice en inventoriant les différentes espèces végétales (ligneux et herbacées). En retour, ses calculs aideront Laurice à confirmer sa stratification et afiner l'appellation des habitats. Son défi : parcourir la réserve en portant des piquets de 4 mètres de haut pour localiser ses placettes d'échantillonnage et résister à l'envie de ramasser tous les pains de singe qu'il trouvera en route !

A cette saison, difficile de se lancer dans un inventaire... pas de feuille, tout est sec... mais les baobabs sont toujours aussi impressionnants !

A Wendou Fodé, la palmeraie apparraît comme un oasis. Les pailles sèches sont ramassée par les villageois de Didé pour leur constructions.

     En guise de petit test pour la récolte 2011 en mai prochain, les apiculteurs de Koussan prélevèrent mardi dernier 3 rayons de la ruche pleine d'Oumar Sao. Pas plus, parce qu'il fallait en laisser pour la formation des nouveaux apiculteurs, et que les abeilles n'était pas vraiment d'accord pour que le prélèvement de leur stock continue !

     L'occasion de tester la nouvelle presse de Koussan... et de gouter à se fameux miel... tout clair, tout doux, un délice !!!

     Presque 1 litre de miel obtenu, et gardé précieusement pour comparer sa qualité avec celui du mois de mai... Alors patience, encore un bon mois avant de pouvoir le goûter à votre tour !

Cher lecteurs assidus,

Une petite nouveauté qui, je l'espère, facilitera la diffusion de l'information sur la RNC du Boundou :  vous pouvez aujourd'hui télécharger toutes les lettres du Boundou directement à partir du blog, simplement en cliquant sur les liens pdf ci-dessous.

Vous pouvez ainsi choisir entre les versions française, anglaise et pulaar.

Chaque trimestre, une nouvelle lettre du Boundou sera mise en ligne... la 7è lettre arrivera bientôt !

Retrouvez les anciens numéros ci-dessous

La lettre du Boundou n° 6 - Décembre 2010

Version Française

Version anglaise

Version Pulaar

Sommaire :

Editorial : Bacary Gassama, Président du conseil rural de Toumboura

>> A la recherche des babouins...

>> Des écogardes pour la surveillance de la réserve

>> La vie associative, tout un apprentissage !

>> Coqs et Pintades "Sisse ni Kamo"

La lettre du Boundou n° 5 - Juillet à Novembre 2010

Version Française

Version anglaise

Version Pulaar

Sommaire :

Editorial : Alassane Diallo, Président du conseil rural de Koussan

>> Un nouveau logo pour la RNC

>> Première rencontre des 4 comités de vigilance de la RNC

>> Un film pour garder la mémoire

>> Et le tourisme dans la réserve ?

La lettre du Boundou n° 4 - Avril à Juin 2010

Version Française

Version anglaise

Version Pulaar

Sommaire :

Editorial : Commandant Baba Ba,Inspecteur régional des Eaux et Forêts de Tambacounda

>> La gazelle à front roux

>> Une panthère à Anguili

>> Une délégation tambacoundoise en Isère

>> "Limbam Boundou", le miel pur du Boundou

La lettre du Boundou n° 3 - Janvier à Mars 2010

Version Française

Version anglaise (non disponible)

Version Pulaar

Sommaire :

Editorial : Abdoul Aziz Tandia, Directeur de Tambacounda

>> Une gazelle à Koussan

>> Les écoles en action... 2

>> 1er formation apicole dans la RNC

>> Les missions dans la RNC

La lettre du Boundou n° 2 - Octobre à Décembre 2010

Version Française

Version anglaise (non disponible)

Version Pulaar

Sommaire :

Editorial : Baganda Sacko, Président du GIS de Bakel

>> Les comités de vigilance inter villageois se constituent

>> L'oeil de la réserve

>> Les feux de brousse : bilan 2008

>> Les migrants se mobilisent

>> L'apiculture, 1er activité initiée dans la RNC

La lettre du Boundou n° 1 - Juillet à Septembre 2010

Version Française

Version anglaise (non disponible)

Version Pulaar

Sommaire :

Editorial : Mamadou Saliou Ba, Président du Conseil Régional de Tambacounda

>> Bienvenue à ...

>> Les écoles en action

>> La RNC du Boundou est née !

>> La RNC dans le monde

>> Et autour de la réserve  ?